Corrida, basta !

A lire avant la feria de Nîmes...
Viva el toro !

Le pamphlet de Christian Laborde est-il trop violent ? Les amateurs de corrida ont refusé de l'affronter.

Corrida, basta ! par Christian Laborde, Robert Laffont, 144 p, 16 euros.

Le sang répandu sur le sable alors que l'animal est encore en vie, les oreilles coupées, le «spectacle» de la mort : Christian Laborde n'en peut plus et crie «basta !». La «saloperie de corrida», il la connaît bien, puisqu'il est originaire du Sud-Ouest : c'est donc de l'intérieur qu'il critique cette pratique que les républicains espagnols avaient abolie en 1937, la presse titrant «Un torero en moins, un fasciste en moins», avant que Franco ne se hâte de la rétablir. De façon quasi incantatoire, il s'en prend «aux adeptes de la secte assassine» et propose de «bombarder les arènes de France». Citant tour à tour Hugo, Zola ou Yourcenar, qui se sont prononcés contre cette pratique barbare, il éructe, vitupère, explose dans une langue très verte. Sa définition du toréador : «Brute bariolée qui se fait des couilles en or en coupant celles du taureau.» Celle des arènes : «Du chichi autour du sang, des pendentifs aux oreilles pourries de la mort.»
La poésie n'est pas absente du texte et sa célébration du taureau est lyrique : «Je loue mon frère le taureau, son mufle humide comme la lèvre des plages, ses cornes de neige et de roche.» Il écrit même une véritable déclaration d'amour à la bête : «Que ton mufle soit clair, ou blanc, ou noir, et ta tête frisée, plus claire que le reste du corps, tu es la beauté, la paix, la royauté sur la terre cadenassée.»
Il écorne - il encorne - tous ceux qui se réclament de la tradition pour perpétuer la boucherie : journaux régionaux et nationaux, hommes et femmes politiques, de droite comme de gauche. Et l'auteur de s'enflammer : «Ariette à l'Elysée, mille pétards de foutre !», car la porte-parole de Lutte ouvrière est l'une des seules à avoir clairement pris position pour l'abrogation de l'alinéa 3 de l'article 521-I du Code pénal, qui légalise le massacre des taureaux dans l'arène.
Christian Laborde est excessif, virulent, et prêt à en découdre avec les pro-corrida. C'est bien ce qu'il espérait faire sur le plateau de «l'Objet du scandale» le 31 mars, l'émission de Guillaume Durand à laquelle il était invité. Et puis, il fut déprogrammé, les pro-corrida jugeant son livre trop «violent» et menaçant de ne pas participer s'il était présent. Ils ont gagné. Le combat n'aura pas lieu. Privé d'arène médiatique (Laurent Ruquier l'a aussi déprogrammé), le taureau du Sud-Ouest n'est pas près d'arrêter de mugir.

Sylvie Prioul

le nouvel observateur

Daniel a écrit:

les pro-corrida jugeant son livre trop «violent»

Ils savent lire? Noonn! ils ont eu peur de le prendre dans la face!

On voit à quel point ils contrôlent les médias importants, dans le sens de la grande diffusion, de l'information...

Il est bien cet article du nouvel obs. J'ai appris des choses sur la Corrida, que je ressortirai à l'occasion. Je crois que je vais lire ce bouquin, ça a l'air intéressant et dynamique, un bon livre quoi.

Bonjour à tous, je savais pas où me présenter, petit nouveau sur le forum !
Alors j'ai choisi l'article sur Corrida Basta !
Donc, j'habite à Toulouse, je suis en 2eme année de Master au mirail !!!
Je suis végétarien (à forte tendance végétalienne), voilà.
La lecture de Corrida Basta m'a fait un bien fou, pas parce je suis maso mais parce qu'un peu de politiquement incorrect ça fait toujours du bien !
Il envoie sec Laborde ! Et il a raison !
Cet article paru dans le nouvel obs est le premier qui parait en France !
Et oui, le service public de l'audiovisuel étant noyauté de toute part par les aficionados (je ne reviens pas sur l'Objet du scandale, sur Ruquier, sur Delahousse)
France 3 nous passe "Face au toril" une fois par mois, quelle grosse ...
Enfin heureusement qu'il y a Christian Laborde qui leur envoie une volée de bois vert dans les jambes !

Je lui souhaite bien du courage !
En Haute-Garonne aussi, il va nous en falloir, la corrida de Rieumes arrive bientôt ! Putain de....
Désolé j'arrive pas à rester poli.

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Bonne journée à vous !

Carcassonne. Un pamphlet contre la corrida
Livre. «Corrida Basta», de Christian Laborde, vient de paraître.
C'est un homme qui ne mâche pas ses mots. Rares sont les écrivains français qui peuvent se prévaloir de la censure. En 1987 « L'os de Dionysos » signé Christian Laborde a subi ce sinistre sort pour le caractère érotico-pornographique contenu dans ce récit. Qu'importe, le journaliste écrivain, originaire de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, ne s'est pas laissé bâillonner. D'autres écrits ont suivi, le voici revenant avec un texte que d'aucuns, aficionados de la corrida, accuseront d'être une provocation de plus. L'auteur, lui, revendique d'avoir écrit un pamphlet. « La corrida, dit Christian Laborde, est un Sud que je combats ».

« Corrida Basta » sent la poudre - « je l'ai écrit à la kalachnikov » dit son auteur, et le sang des taureaux. L'homme n'a pas peur des mots. Rien d'étonnant de la part de celui qui a cheminé de longues années aux côtés et dans les pas de Claude Nougaro. Celui qui était surnommé « le petit taureau de Toulouse » n'est pas responsable du sentiment anti corrida exprimé par Christian Laborde, bien qu'il ne partageait lui non plus pas cet amour de l'arène. « Je suis bouleversé par ce spectacle depuis l'enfance, raconte Christian Laborde. On m'explique que la corrida est un art, je pose une question : où est l'œuvre. J'aime la grâce, celle-là n'a rien de comparable avec celle de Pietragalla ».

De passage à Carcassonne, Christian Laborde a été accueilli par les responsables du comité carcassonnais pour l'abolition des corridas. Avec eux il a contesté la tradition taurine revendiquée par la préfecture audoise.

« Corrida Basta », de Christian Laborde, est paru aux éditions Robert Laffont.