Quelle saveur a la chair humaine ?

Cela s’est passé à la fin du mois d’août et rares sont ceux qui en ont parlé en France. Une campagne publicitaire diffusée en Allemagne à la télévision et dans la presse annonçait l’ouverture à Berlin d’un restaurant assez unique en son genre. Un restaurant où l’on aurait servi des plats à base de chair humaine. On appelait les volontaires à passer sur la table… d’opération pour donner un peu d’eux-mêmes. Tollé monumental.

Bien sûr, il s’agissait d’un canular, mis sur pied par des végétariens pour dénoncer la consommation de viande animale. Leur communiqué explique, dans un rapprochement fracassant, que “manger de la viande, c’est comme consommer des gens”, une assertion qui part du principe que les aliments donnés aux animaux seraient mieux utilisés à nourrir les affamés...

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Idée très intéressante, on annonce l'ouverture d'un resto cannibale à Toulouse? (et pourquoi pas un stand cannibale avec des plats à base de seitan, en plus ou à la place d'une opération barquette)

La conclusion de l'article “Ils prétendent que la chair de l’homme est si bonne à manger que rien au monde ne peut lui être comparé.” est à rapprocher des "t'façon la viande c'est trop bon!" que l'on nous jette au visage pour conclure les discussions sur le végéta*isme...

Pour une action choc, c'est une action choc !
Néanmoins, je me demande si les gens vont vraiment comprendre. J'ai l'impression que lorsqu'on fait une action barquette, les gens sont tellement choqués qu'ils en oublient de réfléchir.
Je pense que beaucoup de monde a besoin de se mettre à la place de l'autre pour ressentir de la compassion. Je me pose de plus en plus la question à savoir si ces actions font naître de la compassion dans le coeur des gens.
Peut-être que je me trompe, qu'en pensez-vous ?

Je reste persuadé que l'image de la barquette humaine ressurgit lorsque les gens, choqués ou non par l'action, se retrouvent devant une barquette du commerce.
Le lien qui se fait alors en force, sort la barquette de viande des "objets courants et anodins de consommation".
Ensuite chaque individu va réagir différemment, certains vont réfléchir, d'autres jamais...

Pour ce qui est de la compassion, les gens en sont plus ou moins pourvus avant de venir sur nos stands.

J'aime beaucoup cette définition : "La compassion - mot plus explicite que celui de pitié, puisqu'il souligne le fait de pâtir avec ceux qui pâtissent - n'est pas, comme on le croit trop, une passion faible, ou une passion d'homme faible, qu'on puisse opposer à celle, plus virile, de la justice; loin de répondre à une conception sentimentale de la vie, cette pitié chauffée à blanc n'entre comme une lame que chez ceux qui, forts ou non, courageux ou non, intelligents ou non, ont reçu l'horrible don de voir face à face le monde tel qu'il est.

Marguerite Yourcenar"