Ci-dessous un article dont le gouvernement français ferait bien de s'inspirer. Nos frères québécois nous donnent encore une fois le bon exemple. Eyra la Fée va être super bien là-bas :-)
AVF peaufine ses arguments pour lancer la même campagne en France. Parce que si on attend une initiative du gouvernement, on risque d'attendre très très longtemps... Je vous tiens au courant dès que c'est prêt.
Isabelle
Les lundis sans viande au Québec
Par Anne-Marie Roy
Diététiste-nutritionniste
Les miracles du pH
La campagne « Lundi sans viande » est une initiative du département de la Santé Publique de l’Université Johns Hopkins à Baltimore (États-Unis) qui vise à promouvoir les biens-faits écologiques et santé de réduire son apport en produits animaux.
Plusieurs pays ont déjà lancé leur propre campagne « Les lundis sans viande » dont l’Angleterre, la Hollande, le Brésil, la Belgique, la Finlande et Taiwan.
Le Québec a décidé d’emboîter le pas avec sa campagne québécoise « Lundi sans viande » qui vise à informer le public québécois de l'impact de la consommation de viande sur les volets de l'environnement, de la santé et de l’éthique animale.
L’impact majeur de la surconsommation de viande est trop souvent sous-estimé ou ignoré. Pourtant, des solutions simples existent. Des citoyens, des personnalités et des organisations se mobilisent face à l’inertie des pouvoirs publics.
La campagne a pour but de conscientiser et motiver un maximum de Québécois(es) à remplacer, à chaque lundi, leurs repas de viande par des mets à base de végétaux (légumineuses, noix et graines, céréales (riz, pâtes, etc.), légumes, fruits).
Pourquoi le lundi?
La panoplie de scientifiques, de nutritionnistes et de médecins du département de la Santé Publique de l’Université Johns Hopkins ont choisi les « lundis » pour des raisons historiques et parce que c’est le début de la semaine. Il semblerait que lorsque l'habitude se prend en début de semaine, les gens ont plus tendance à conserver cette habitude pour le reste de la semaine.
Pourquoi est-il urgent d’adhérer à la campagne des « Lundi sans viande »?
Moins on mange de viande, plus on aide notre planète, notre santé et les animaux!
La campagne québécoise met l’accent sur trois principales raisons de réduire sa consommation de viande:
1) Pour faire notre part pour protéger l’environnement
À l'échelle de la planète, les gens consomment trop de produits animaux et, par le fait même, on retrouve trop d'animaux d'élevage. Ces choix alimentaires et agricoles exercent une pression énorme sur les ressources de la planète et contribuent à la dégradation de l'environnement.
Les changements climatiques
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l‘Alimentation et l‘Agriculture, la production de viande (incluant le transport du bétail et de sa nourriture) est responsable de 18% des émissions globales de gaz à effet de serre. Cette contribution est plus grande que celle de toutes les formes de transport confondues (13%). Ces émissions sont principalement constituées de méthane, un gaz qui contribue 25 fois plus au réchauffement de la planète que le CO2. Ce gaz est produit par les ruminants et la gestion du fumier.
Considérant qu'on entend beaucoup parler d'achat local, il est intéressant de savoir que remplacer la viande rouge et les produits laitiers par des alternatives végétales un seul jour par semaine réduit davantage les émissions de gaz à effet de serre qu’acheter la totalité de sa nourriture auprès de producteurs locaux.
Vers une meilleure utilisation des ressources
Une alimentation à base de produits animaux requiert en moyenne 4,5 fois plus de superficie agricole qu'une alimentation à base de végétaux. En effet, convertir des protéines végétales en protéines animales s'avère peu efficace : si on nourrit des animaux avec des céréales, ils ingèrent en moyenne 7 kilocalories pour n'en redonner qu'une seule sous forme de viande.
Selon les auteurs du rapport « CO2, Kyoto et nous : un bilan carbone pour la ville », « Un hectare de terre peut produire annuellement 18 tonnes de légumes, 15 tonnes de pommes de terre ou 12 tonnes de fruits, mais seulement 400 à 500 kg de viande blanche, de lait ou d’œufs et pas plus de 33 kg de viande rouge. ».
La situation est similaire avec l'eau: environ 5 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire 1 000 kilocalories d’aliments d’origine animale, contre seulement 1 000 litres si l’origine est végétale.
Depuis déjà 1986, l'humain consomme en une année plus de ressources que celles pouvant être renouvelées pendant cette période. Par conséquent, si nous voulons pouvoir nourrir la population mondiale sans cesse croissante, il faut commencer dès maintenant à réduire notre apport en aliments d'origine animale.
Autres problèmes environnementaux
De surcroît, il faut mentionner que l'élevage des animaux contribue à plusieurs problèmes environnementaux tels que la déforestation, la désertification, l'érosion des sols, la pollution des sols et de l'eau, les pluies acides, les algues bleu-vertes et la destruction de milieux naturels.
2) Pour améliorer notre santé
En remplaçant notre apport en viande par des légumineuses, des noix et du soya, on ajoute des phytoprotecteurs, des antioxydants et des fibres à notre alimentation, tout en réduisant par le fait même notre apport en gras saturé et en cholestérol.
Substituer des repas de viande par davantage de végétaux permet ainsi de réduire nos risques de cancers, maladies cardiaques, obésité, hypertension artérielle, diabète, maladies rénales, etc.
Même le guide alimentaire canadien, en ayant mis les légumineuses en premier plan dans la section viandes et substituts, donne un message d’encouragement à manger plus souvent les alternatives végétales de la viande.
Anne-Marie Roy est diététiste-nutritionniste, consultante, conférencière et rédactrice.